Essai : Renault Scénic
Lu comme ça « Essai : Renault Scénic »; ça fait ‘achement années 90, ne trouvez-vous pas ?
Et si on m’avait dit un jour que je l’essaierais, d’une initiative personnelle, et qu’en plus je le trouverais bien, j’avoue que je me serais tordue de rire par terre.
Fort heureusement, depuis la Megane Scénic, puis la Scénic II et III, le temps a passé et le design a évolué pour enfin présenter un monospace séduisant.
En dehors de la pub avec les Lapins Crétins pour le Grand Scénic, franchement, rien ne me plaisait… Avant…
J’ai donc testé la version 1.2 TCe 130 Energy Intens d’un joli jaune miel – noir étoilé.
Et puis, je l’ai vu, en vrai et je me suis dit que cette fois, c’était sans doute la version qui me paraissait la plus sympa. C’est pas évident pour un monospace, compact ou non, d’être attrayant, ça ressemble souvent à un tas de bloc posé avec plein de sièges et méga planplan. On te voit venir de loin avec ta marmaille et tu en mènes pas large car il te fallait une voiture grande, mais pas trop chère.
Maintenant, avec un Scénic, en 2016, tu passes plus uniquement pour un/une daronne, tu as aussi du style.
Le job est fait, et bien fait, par Renault. De l’extérieur, on sait que c’est « so 2016 » because la calandre et son losange géant. J’ai cru comprendre que ça ne plaisait pas à tout le monde, pourtant, sur une voiture de ce gabarit, on peut pas dire que ça pète aux yeux. Non, ce qui pète aux yeux, ce sont les roues de 20 pouces, ça j’admets que ça claque.
Pour tout vous dire, 2 ouvriers sont venus m’accoster alors que je rangeais me courses pour me parler de la voiture. Mais non messieurs, ne vous en faîtes pas, leur dis-je, les pneus ne vous coûteront pas un bras. Pourquoi ? C’est simple, mettons que la voiture soit un carton en ventes, les manufacturiers de pneumatiques vont devoir se mettre à fabriquer plus de pneus de 20″, sans doute pas autant que des 16″, mais ça fera monter la cadence. Or : moins un produit se fait rare + plus de manufacturiers en produisent = concurrence = prix allant vers le bas.
On peut contrôler la production des pneus, en fire plus ou moins,a là où on ne peut pas augmenter la production de foie gras quand il y a un problème de grippe aviaire, vous saisissez la raisonnement ? Plus il y a de demandes, plus il y a d’offres, plus les prix baissent. Logique.
En dehors de ça, vous monterez pas à 250 km/h parce que vous avez des roues de cette taille étant donné qu’au final vous roulez en Scénic. Ca vous apporte surtout du confort à la conduite, qui couplée au mode « comfort » (via le Multi-Sense de la tablette, j’y reviens plus tard) n’est pas du luxe sur des routes pourries avec dos d’âne et déformation de la chaussée en pagaille.
Je vais vous parler de l’intérieur avec quelques petites choses qui ne me font pas plaisir : le coffre n’a pas d’ouverture « mains libres » et ça, sur une monospace, quand t’as les courses et les mouflets, c’est quasi la BASE ! Je n’aime pas le coffre tiroir devant le siège passager, s’il est spacieux, il s’ouvre un tantinet trop violemment, et si on a les genoux en plein devant, on se prend un léger coup.
Renault préfère la planche de bord sobre, plastique noir, sans chichis à celles que l’on trouve chez d’autres constructeurs, plus travaillées, couturées, designées… Bref, heureusement que la technologie, l’aménagement intérieur et l’expérience de conduite sont excellentes car ça manque tout de même de chic. Surtout depuis que l’aspect a tellement évolué dans le bon sens, on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus osé dedans, mais non…
Justement, dedans. L’espace (oui, je vous parle bien toujours du Scénic) intérieur est bon. J’aurai préféré des sièges individuels à l’arrière, plutôt qu’un 1/3 – 2/3. Mais plusieurs détails ont leur importance, qu’on soit parent de tous les jours, ou occasionnels (ou même tonton/tata ou grand parent) : le miroir intérieur supplémentaire pour guetter les enfants derrière, les rangements partout planqués, sous les tapis de sol avant et arrière, les tiroirs sous les sièges avant. En revanche, ceux de l’arrière ont disparu depuis l’ancienne version. J’aime aussi les pare-soleil avec une partie que l’on peut sortir vers le miroir central pour être moins ébloui.
Les tablettes devant les sièges arrière, bon, ceci dit, elles sont un peu trop hautes pour mon fils de 5 ans.
Pour la visibilité extérieure, j’avoue que le pare-brise triptyque me gêne. Je préfère un pare-brise géant ou un pare-brise normal, mais cette arche qui te donne un grand pare brise puis te le coupe, pour te redonner un mini espace de visibilité, c’est pas fabuleux. Bien entendu, pour la luminosité, le toit en verre fixe panoramique (600€) fait du bien, mais, sérieusement, une molette à tourner pour ouvrir ou fermer la toile, c’est un peu vintage.
La console coulissante est plutôt pratique; avancée à fond elle permet d’avoir l’accoudoir bien positionné, au milieu, cela permet de ranger des gobelets et d’y accéder facilement, et totalement vers l’arrière, ben là, je vois pas trop quelle est l’utilité 😉
Le coffre est pas mal, avec son double fond, mais j’ai un peu de mal à voir à l’oeil nu, la différence de volume et ce qu’on gagne en litres, à virer le plancher amovible ? Oui, je suis chiante. Bien entendu, si c’est pour faire des courses gigantesques ou un déménagement, virez la planche du coffre et abaissez les sièges arrière (avec le petit bouton prévu à cet effet) et là, vous aurez de la place pour trimbaler un tas de bordel. Bémol pour les aficionados, impossible de retirer les sièges.
Maintenant, la conduite. Le Multi-Sense vous offre les modes « comfort » « sport » « éco » « neutral » et « personnalisé », bien entendu, je suis surtout restée sur le mode éco. A la fin de mon essai, j’étais à 9 l au 100. J’ai fatalement testé les autres, raison pour laquelle ce chiffre semble assez élevé. Un léger manque de couple se fait sentir, malgré les 130 ch, donc je ne saurai que trop conseiller aux éventuels acheteurs d’éviter la version 115 ch.
On est dans un monospace très silencieux, vraiment bien insonorisé et j’ai pu tester (sans l’enfant) le Sound System Bose (600€) avec diverses types de musique, j’avoue n’avoir rien à lui reprocher.
On a droit à toutes les aides à la conduite : alerte maintien de voie (250€), alerte angle mort, freinage d’urgence en cas de détection d’un piéton qui voudrait se jeter sous les roues, l’Easy Park Assist (350€), affichage tête haute (400€) oui, moi je dis que c’est une précieuse aide à la conduite de garder les yeux sur le devant et de ne pas les déporter sur l’écran de la tablette.
J’ai enfin pu tester le créneau effectué par la voiture, sans les mains, depuis le temps que je me disais qu’il le fallait ! C’est plutôt pas mal, ça demande simplement une bonne dose de confiance en le véhicule. Il faut dans un premier temps s’entraîner pour être paré le jour où on veut activer cette option sur une route avec pas mal de circulation. Ce système existe désormais sur beaucoup de voitures et ça doit être bien pratique pour les quiches du créneau. Ca n’est pas mon cas, mais je préfère savoir quelqu’un être assisté par ça que lutter pendant des plombes à tenter de faire un créneau, pour finir par exploser une jante sur un trottoir….
Bien entendu, comme sur le Nouvel Espace, on a la belle tablette tactile centrale, les sièges massants et chauffants, les différentes ambiances lumineuses, les pare-soleil intégrés aux vitres arrières…
Alors, que dire de plus ? Le Scénic, version 4, est un très bon cru. Renault a beaucoup changé et a su adapter ses voitures aux différents profils de clients sans pour autant présenter des modèles moches ou basiques. Preuve qu’on peut réaliser des familiales sympas quand on a les bons designers et qu’on vit en pensant au futur, plus uniquement au présent.
Je l’aime bien ce dernier Scénic. Une ligne très réussie, toujours habitable… Mais l’absence de sièges individuels nuit clairement. Avec deux enfants, on pouvait sur le précédent ôter le siège du milieu pour y loger une à deux valises et ainsi libérer le coffre… Renault fera-t-il marche arrière ?
Quant au moteur, je me souviens du commentaire d’un ami qui travaillait à l’élaboration des moteurs essence chez Renault au moment de sa sortie : « ce moteur est râté » ! Gourmand, manquant de couple, j’ai comme l’impression que la marque au losange s’est un peu loupé sur ce coup-là… Bonne continuation ! 😉