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La Formula-E à Paris [jour 2]

La nuit entre vendredi et samedi fut courte. Non pas parce que je suis rentrée tard le vendredi soir après notre journée de folie. Ni que j’avais prévu de me lever tôt.

J’étais dans un tel état d’excitation en allant me coucher que j’ai eu du mal à m’endormir. Je me suis réveillée naturellement à 6h30. Mes 2 cafés dans un mug, une barre de céréales dans le sac, je me prépare vite, je vérifie que je n’oublie surtout pas mon pass, et hop, en voiture ! Il est 7h10.

Sur la route, on peut pas dire que ce soit la folie. Les essais libres débutent pourtant vers 8h00.

Dans Paris, ça roule, j’avance gentiment vers le Boulevard des Invalides et je découvre une place, dans une allée, sublime pour me garer. La folie, je suis à 200 m des grilles entourant le circuit.

En vrai, je dois aller porte 2, et je suis à la hauteur de la porte 6. Mais je n’ai aucun problème pour marcher. J’ai donc parcouru 1,5 km pour trouver la structure où j’ai rendez-vous.

C’est lors de cette marche, et du multiples questions posées sur ma direction et les divers accès fermés, que je me suis aperçue que l’organisation n’était vraiment pas au point (à la française, le bordel). Les gens ne savaient rien.

M’en fiche. J’arrive et il n’est même pas 8h. Je présente mon pass et je vais déjà du côté de l’Hôtel des Invalides, près de la structure FIA (très select). Et là, petite surprise, nous ne serons pas sur des gradins en hauteur pour voir le circuit, mais sur une tribune, à quelques centimètres au dessus du sol. Et comme tous les gens du public qui se sont plaints, nous avons les 2 grillages. Logique, c’est la sécurité. Impossible aussi de rester sur les passerelles. Bon, de toutes façons, elles sont aussi blindées de pub.

J’attends le reste de ma fine équipe. Et là, nous avons un programme chargé : faire un tour sur la pitlane, assister aux qualif, une balade en Zoé sur le circuit, entrer dans une écurie (Dragon Racing), visiter le workshop Michelin avec présentation du pneu officiel, le e-village…

Tout ça jusqu’à la course qui débute à 16h00 et dure 45 minutes.

C’est quoi la Formula-E ? De la monoplace électrique. 18 pilotes, 2 par écurie. 2 voitures par pilote. Des noms déjà bien connus du public : Bruno Senna, Jean-Eric Vergne, Nicolas Prost, Sébastien Buemi, Lucas di Grassi, Loic Duval… Et une femme ! Simona de Silvestro (Team Andretti).

Douze courses réparties sur 11 lieux dans le Monde : Londres (2 manches), Buenos Aires, Moscou… et Paris. Le calendrier démarre fin octobre et s’achève début juillet. Paris est la course la plus importante de l’année pour beaucoup de pilotes puisque quatre sont français : Vergne, Prost, Duval et Sarrazin. Cette saison, l’écurie Renault e.Dams a marqué des points à chaque course. Alain Prost, co-directeur de l’écurie espère beaucoup de cette manche.

Le circuit parisien autour des Invalides fait 1,93 km. Il y a 15 virages et 2 lignes droites de 470 m de chaque côté de l’hôtel des Invalides. Les monoplaces peuvent aller jusqu’à 200 km/h. Si, sur le papier, le circuit paraissait « peu intéressant », pour avoir fait un tour dessus en Zoé, aux alentours de 115 km/h maximum, je peux vous assurer que les virages et les « pif-paf » vous mettent de papillons dans le ventre. Je n’ose pas imaginer les sensations à 200 km/h dans un lieu si extraordinaire.

La Formula-E, c’est un bruit très particulier, un sifflement, qui au premier abord peut faire penser à un ballon qui se dégonfle, aux alentours de 80 dB (l’équivalent d’un aspirateur) mais une fois qu’on ouvre les yeux et qu’on regarde bien la course, on s’aperçoit de ce que c’est. Une VRAIE course, une bagarre (selon les circuits, c’est plus ou moins vrai), de l’action et ça va vite.

Je me suis aperçue ce week-end, que beaucoup de gens ont découvert ce qu’est le #FanBoost. Je vote chaque fois que je peux, 12 jours avant le début de la course, depuis divers navigateurs, pour JEV, et ce jusqu’à 6 min après le début. Cela permet aux 3 premiers de la super-pole d’enclencher un « boost » de 100 kJ quelques secondes durant la seconde moitié de la course. Il est possible de voter depuis twitter en mettant un # devant le nom de votre pilote favori.

La puissance d’une monoplace est de 170 kWh et en activant ce boost, la puissance peut monter entre 180 et 200 kWh (270 ch). Plus la puissance sera élevée, moins de temps le boost durera. Ca peut être utile pour doubler le pilote de devant sur une ligne droite.

Lorsque la batterie est quasiment déchargée, les pilotes rejoignent leur paddock pour changer de voiture – aux alentours de la 25è minute.

Nous avons assisté aux qualifications, dans le vent et le froid, comme tout le monde dans le public. Nous étions au premières loges pour voir l’accrochage entre Nick Heidfeld et Mike Conway. Sam Bird est premier, suivi par Lucas di Grassi, Jean-Eric Vergne, Stéphane Sarrazin, et Nicolas Prost. Di Grassi est leader actuellement du championnat.

La course n’a certes pas été la plus belle de toute la saison, mais elle a été marquée par plusieurs événements : un début de course serré, Di Grassi qui prend la tête immédiatement, Vergne qui passe très vite à la deuxième place, Loic Duval qui abandonne avant le 10è tour (dommage, il avait un fanboost), une remontée impressionnante de Buemi, Bird qui n’a eu de cesse de chercher à doubler Vergne. Mais surtout, le bug de Sam Bird, qui sort de piste au 40è tour et laisse remonter Buemi – Prost et Sarrazin. Gros souci de gestion de batterie pour Nelson Piquet Jr qui a du abandonner au 39è tour. Ma Qing Hua (Team Aguri) s’est planté contre un mur pour sa première course de la saison – il va finir lui aussi par se faire éjecter car il est le 3ème pilote de la saison sur la monoplace 77…

Les 5 derniers tours se sont faits derrière la magnifique safety car (BMW i8). Voilà pourquoi ça n’était pas la plus belle course à regarder car finir sous safety car, ça ne laisse plus aucune place au suspense.

Encore une belle victoire de Lucas di Grassi. Mais surtout; premier podium de la saison pour Jean-Eric Vergne, chez lui, à Paris ! Sebastien Buemi est arrivé 3è.

Cette journée a été incroyable à vivre (et non, je ne suis pas restée dans une structure à boire des coups 😉 )

Paris a vécu son premier e-Prix, et tout n’était pas parfait, mais l’organisation ne peut que s’améliorer. Il faut aussi que la capitale y mette du sien, car accepter de recevoir un tel événement sans vouloir dépenser un centime a beaucoup contribué à ce que des bâches de sponsors soient plantées partout, bouchant la vue des spectateurs…

Espérons que cela motivera d’autres grandes villes à recevoir un e-Prix afin de valoriser ce sport. L’électrique reste l’avenir et ce championnat permet de mettre en avant les capacités des constructeurs.

La prochaine course de Formula-E aura lieu à Berlin, le 21 mai 2016, alors si vous avez Canal + Sport, regardez la. On voit mieux à la tv une course auto que sur place, et surtout, on a les caméras embarquées et ça, c’est très impressionnant !

Encore un énorme merci à Michelin pour ces 2 jours déments.




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