Essai : Renault ZOE

Alors qu’il devient de plus en plus difficile de passer une journée sans voir une ZOE sur ma route, il était devenu évident que si je connaissais très bien la Nissan Leaf, j’avais une lacune en n’ayant pas encore testé la petit électrique de Renault.

A cela plusieurs raisons : le manque de temps, l’envie d’essayer d’autres engins, mais surtout, après que Monsieur l’eut essayée, un truc m’avait refroidie. Sensible de la truffe que je suis, j’ai trouvé immonde qu’un constructeur colle un « sent-bon » chimique sur le tableau de bord.

On est dans une voiture électrique, qui ne pollue pas, alors pourquoi diantre installer un tiroir pour mettre un truc qui pue et pollue donc les nasaux de ceux qui conduisent ?

Oui, ça m’avait pas franchement motivée à emprunter la voiture. Comme quoi, ça se joue à peu de chose.

Heureusement, ce petit bidule peut être vite enlevé et planqué dans la boîte à gants. Sauvée.

Je connais désormais plutôt bien la conduite en électrique. J’allume le contact, pas de bruit, cette petite sensation est toujours agréable. Elle a d’ailleurs agréablement surpris ma copilote de roadtrip préférée, elle aussi, sensible des oreilles comme moi.

Je pars avec un peu plus de 130 km d’autonomie, donc je suis large pour un aller et retour vers la capitale (un peu moins de 50 km). Forcément, l’hiver, la voiture est plus gourmande sur la batterie surtout si on utilise le chauffage. La température extérieure a une réelle influence sur l’efficacité de la batterie d’une voiture électrique.

Je m’en vais donc, conduisant prudemment, doucement, et guettant l’ordinateur de bord avec les indications de consommation. Je pense être plutôt bonne car j’anticipe les réactions, les freinages… J’active le mode éco pour récupérer l’énergie lors des phases de décélération. Et quoi ? Tout ça pour ne pas dépasser 92 sur 100 dans ma note de bonne éco-conduite ? J’ai mixé ville et autoroutes alors il me semble logique de dire que cette voiture est plus adaptée à la conduite en ville qu’à la conduite plus rapide (et plus gourmande) sur les grands axes.

J’ai un peu la sensation pendant ces 8 jours d’essai d’avoir été une bien piètre élève. J’ai eu beau tout faire pour essayer de m’améliorer, je n’ai jamais fait de meilleur score que ce 92… Le drame de ma vie. Ou plutôt, le drame de mon essai sur ZOE.

En dehors de cet angle très personnel, la petite citadine électrique de Renault est plutôt sympa. La conduite est souple, légère, elle se manie facilement. Mon seul reproche concerne la motorisation est un tantinet légère avec ses 88 ch (65 kWh)- la Leaf en possède 109 (et 80 kWh)..

Mais voilà, pour moi, elle manque d’espace. Le terme « petite citadine » est vraiment bien adapté. L’enfant n’a pas une place exceptionnelle à l’arrière. Le coffre est petit, surtout qu’il contient les câbles de charge (rapide et normale) alors finalement, il reste peu de volume dispo pour les courses (30 L de plus pour la Leaf). Le design extérieur est discret, elle passe facilement inaperçue et c’est un peu ce que je lui reproche. Quand je roule en électrique, je marque une différence et cette différence, je veux la montrer.

Le design intérieur est… bon bah, c’est du plastique coloré, donc c’est pas la folie. Malheureusement, ça fait un peu toc et ça fait un peu « fausse voiture de Barbie ». Ok, au prix de la ZOE; je m’attends pas au niveau d’équipements d’une Tesla, mais j’avoue que j’en ai un peu ras le bol de tableau de bord et des ordinateurs de bord dans un socle en plastique.

Très honnêtement, je crois qu’on passe totalement à côté des envies habituelles sur les voitures électriques, on est nettement plus prêts à faire des concessions. Quand on dispose d’un budget « normal », pour une seconde voiture, aux alentours de 15-20 000€, on est déjà nettement moins regardant sur la qualité des finitions et des options proposées. Tout ce qu’on veut, c’est une voiture fiable et qui coûtera le moins cher en location de batterie. En terme de prix, plus on avance dans le temps, plus il devient intéressant de faire un petit calcul sur le nombre de kilomètres effectués sur la deuxième voiture de la maison pour savoir si on est dans les clous pour qu’une électrique soit rentable.

Il y a des détails inutiles sur la ZOE : le parfum d’ambiance, en est un, mais surtout le petit bouton pour changer l’ambiance de l’écran d’affichage de la vitesse. Le changement est tellement minime que c’est à se demander ce qu’il est passé par la tête du mec qui a conçu ce truc. « Bon alors là, on met un bouton et ça sera magique, y’aura 2 traits bleus genre comme des vagues qui vont s’afficher sur l’écran, ça se verra à peine, mais ça fera toute la différence ». Mouais… Non, ça servait à rien du tout.

Si je peux me permettre, Renault, j’aime bien utiliser les configurateurs et là, entre la page ZOE et la page Leaf, il y a une chose que je ne saisis pas. Où est le bonus écologique de 6 300€ pour l’achat d’une voiture électrique ? Sur la page de la Nissan Leaf, c’est clair et écrit d’entrée de jeu. Pour la ZOE, nulle part je ne vois la mention, et encore pire, à la fin des étapes du configurateur, on m’affiche un prix de 24 000€. Alors, si on déduit après les 6 300€, ça me va, sinon, j’ai très peur !

Pour la location de la batterie, là, c’est très clair. A partir de 49€ par mois. Pour le coup, c’est Renault qui gère tout et en cas de pépin, tout est prix en charge par le constructeur au losange. Réfléchissez bien au montant que vous claquez tous les mois en essence, car pour avoir sorti ma calculette, si je suis aux alentours de 100 km par semaine, avec une conso normale de 7.5/8 l au 100 avec ma voiture thermique, y’a aucun intérêt économique d’acheter un VE.

Il y a d’autres avantages quand on a ce genre de voiture à la maison, on peut rouler toute l’année même lors des pics de pollution, on peut stationner 2 h gratuitement à Paris, on a de plus en plus d’opportunités pour charger sa voiture sur des bornes dans des centres commerciaux par exemple… Et le prix de l’assurance est plus avantageux.