Essai : PGO Cévennes
« Pourquoi rester classique quand on peut être unique ? »
Ce slogan PGO est parfait et va comme un gant aux autos qui sortent de l’usine d’Alès (Gard).
A tous les pros-« made in France », voici la marque que vous devriez acheter pour être dans le ton. Oui, il est possible d’acheter une voiture française conçue en France, assemblée en France et vendue en France.
Je suis obligée de vous faire un petit topo historique puisque je sais pertinemment que PGO n’est pas connu du plus grand nombre. PGO est née en 1980 grâce à deux frères, Gilles et Olivier Prévôt. A leurs débuts, ils fabriquaient des répliques d’AC Cobra. Jusque là, rien de très original. En 1998, deux entrepreneurs rachètent la société et conçoivent une auto très proche (pour ne pas dire « copie ») de la Porsche 356, la Speedster. Porsche a bien tenté une action en justice, PGO a gagné. La France a (encore) gagné.
C’est en 2000 que la marque prend réellement son envol avec la Speedster II. Depuis, d’autres modèles sont arrivés sur le marché, mais puisqu’on parle d’une petite entreprise française avec une production à faible échelle, il n’existe que 4 modèles différents : la Speedster II, la Hemera, la Cévennes (cabriolet) et la Cévennes C (coupé).
Etant donné qu’il reste difficile pour une entreprise auto d’être 100% française, sachez que le Koweit est financièrement majoritaire dans le capital de PGO. S’ils n’avaient pas été là, est-ce que PGO existerait aujourd’hui ? Le moteur est en grande partie français, conçu par la Société Française de Mécanique pour les Mini Cooper S (avec la technologie Twin Turbo BMW).
J’ai fini la partie information de ce billet. J’ai été conviée par la concession Girost Automobiles (que je remercie encore pour cette journée) à essayer la PGO Cévennes Coupé sur les routes de Champagne. Alors pourquoi une concession ? Tout simplement parce que PGO reste une petite marque, qu’elle se développe pour s’ouvrir à différents marchés, donc, leur priorité n’est pas d’inviter des blogueurs à faire des essais (ce que je comprends tout à fait).
J’ai embarqué Monsieur avec moi pour cette occasion unique de conduire une voiture qu’on croise à peu près jamais sur nos routes. Il faut dire qu’avec une centaine de voitures sortant de l’usine d’Alès tous les ans, cela réduit fortement les chances de tomber nez à nez avec une PGO.
On ne « monte » pas dans une PGO, on « descend » tellement l’assise est collée au plancher et la hauteur de la voiture est plus faible que la moyenne (1m32 contre 1m55 pour la Twingo III à titre de comparaison). La garde au toit est parfaite pour les femmes de ma taille, 1m64, alors, la Cévennes, une voiture pour femmes ? 😉 Assurément. Oui, cette voiture a des courbes, un beau popotin, une petite taille, très élégante et elle n’est pas sans me rappeler une voiture que je rêve d’avoir dans mon garage : la Nissan Figaro.
Les prises d’air ajoutent une légère agressivité en plus de leur utilité fondamentale, apporter de l’air au moteur qui est situé à l’arrière de la Cévennes. Voilà un point essentiel, ce moteur à l’arrière. Il est puissant et la voiture répond correctement à chaque demande. Les accélérations scotchent littéralement le corps au siège. La direction est si souple, si fluide qu’un léger mouvement sur le volant implique de suite un changement de direction à la voiture, nul besoin de tourner comme un dingue pour que la Cévennes réponde. C’est agréable de sentir une telle réactivité.
On entend aussi très bien le turbo qui s’enclenche et les freins en action. Ce qui me permet de vous dire que la Cévennes est une voiture vivante. On la sent vivre entre nos mains, c’est presque un jouet, c’est grisant, mais… HHhaaaaannn oui, je suis obligée de coller ce « mais ». Sensibles des oreilles, s’abstenir.
Remarquez, les seuls moments où mes oreilles ont pris cher furent ceux où je n’étais pas au volant, j’en déduis que la conduite permet d’être concentré et de moins focaliser sur le bruit et d’en souffrir donc moins. Mais ces moments où je n’ai pas pris le volant furent vraiment douloureux pour mes oreilles.
Pour passer la marche arrière, la manipulation est un peu ardue, j’y suis allée à 2 mains à chaque fois 😉 C’est assez ardu.
Les routes de l’Aube nous ont permis de tester la voiture sous différents angles, grandes et petites routes, promenades dans les vignobles, et de beaux virages. J’admets avoir un gros coup de coeur, même si j’imagine que le plaisir procuré par la version cabriolet doit être beaucoup plus intense.
A l’intérieur, petit détail amusant, la ceinture de sécurité est inversée, donc le conducteur attrape la ceinture côté droit pour l’attacher côté gauche. De même, le réglage du siège se fait côté droit. Les pédales d’accélérateur et de frein sont très proches, j’ai été plutôt embarrassée par mes bottes hivernales. Si les PGO sont désormais équipées en outils technologiques (caméra de recul, GPS, prise USB) l’ensemble reste « basique » dans le style rétro. Je n’ai pas été fan du volant très haut (malgré un réglage possible) et de son style trop sobre. Les compteurs sont analogiques (à aiguilles), la clim’ et la température se règlent par des boutons très old-school placés sur la console centrale imitation carbone.
Le coffre à l’avant est petit puisqu’il n’autorise que 110 l (environ 2 à 3 fois moins que les petites citadines)
S’il est évident que la Cévennes (ou toute autre voiture de la gamme PGO) n’est pas faite pour la vie de tous les jours (boulot – courses – vacances) il devient plus évident que c’est un excellent choix comme seconde (voire troisième) voiture dans un garage. Il faut aussi en avoir les moyens, la Cévennes Coupé débute à 45 000€. C’est donc une voiture fun pour celles et ceux qui veulent se faire plaisir. Il est important de noter que même une voiture qui a 10 ans se revend à des prix élevés, ce n’est donc pas un mauvais investissement d’acheter une PGO étant donné le peu de valeur perdue 😉
Pourquoi une Cévennes plutôt qu’une voiture d’une marque archi-connue ? Tout simplement parce que c’est unique. J’ai vu des collégiens se retourner pour regarder la voiture tant elle ne passe pas inaperçue. Si je vous raconte cette anecdote sur les collégiens, c’est parce que j’ai constaté qu’ils sont dans la seule tranche d’âge qui semble de pas s’intéresser aux voitures… Passer à côté d’eux avec une Mustang provoque un bide. Il semble impossible pour un humain de ne pas la regarder, rien que le logo pose des questions aux curieux. Le capital de sympathie de cette auto, vous l’aurez compris, est immense.
La marque a des avantages non négligeables, tout est personnalisable sur ses voitures, on choisi le modèle et on discute ensuite de tous les détails qui peuvent être modifiés en fonction des besoins. Ce qui s’avère aussi efficace, si vous arrivez à acheter une PGO d’occasion, c’est la possibilité de personnaliser votre voiture auprès de l’usine d’Alès pour la mettre un peu à votre goût. Avouez que c’est un point très positif. Tout est fait à la mimine et de manière artisanal.
Ce qui est donc aussi artisanal c’est de vivre des moments où la porte côté passager refuse de s’ouvrir de l’intérieur, où les essuis-glace ne fonctionnent pas, de se demander si l’indicateur du niveau d’essence marche puisqu’il n’a quasi pas bougé après 200 km de conduite 😉 Là où vous pourriez crier au scandale sur une bagnole « normale », ici, on l’excuse, on lui pardonne tout, rien n’est grave et ça va s’arranger.
En dehors de mon côté douillet, j’ai adoré conduire la Cévennes et je pense que toute personne qui ne connaît pas la marque et dispose d’une concessionnaire près de chez elle/lui devrait faire un essai. Ils vont être de plus en plus nombreux et c’est une bonne nouvelle.
La société est en pleine phase de développement puisqu’elle respecte désormais les obligations européennes en terme de sécurité (airbags, ABS) afin d’étendre ses ventes eu delà de nos frontières.
Avec des initiatives telles que celle de Girost Automobiles (2 rue du Moutot – 10150 Lavau) je pense que vous entendrez de plus en plus parler de PGO dans les mois qui viennent 😉 Encore merci à eux pour cet essai unique !
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