Moab, les concepts fous de Jeep et ceux qui les rêvent
Dans les plaines rouges et accidentées du désert de l’Utah, là où les routes se perdent et où les roches millénaires racontent leur histoire en silence, un étrange rituel a lieu chaque printemps. À Moab, pendant l’Easter Jeep Safari, les passionnés de 4×4 ne viennent pas seulement pour grimper des falaises en crabotage. Ils viennent pour voir, toucher, admirer ce que Jeep a de plus précieux : ses rêves à l’état brut.
Car ici, loin des stands bien polis des salons automobiles, Jeep apporte chaque année une poignée de concept-cars aussi délirants qu’attachants, roulants et pleinement fonctionnels, faits pour le sable, la poussière… et les cœurs qui battent fort pour l’aventure.
Des prototypes pas comme les autres
Depuis le début des années 2000, Jeep confie à une petite équipe interne — surnommée les crazy dreamers du design — le soin d’imaginer ce que pourrait être un 4×4 libre de toute contrainte. Ces modèles, construits à la main en quelques semaines, sont dévoilés à Moab dans un silence religieux, au petit matin, juste avant de s’élancer sur les pistes escarpées du parc national d’Arches.
On se souvient du Jeep Quicksand (2017), un hot-rod basé sur un Wrangler, doté d’un V8 hurlant et de roues arrière façon dragster. Ou du Jeep J6 (2019), un pick-up court et musclé, comme un hommage au Jeep Gladiator des années 70. Et comment oublier le Magneto, ce Wrangler électrique équipé… d’une boîte manuelle ! Oui, une boîte manuelle sur un véhicule électrique. Il fallait oser.
Ces concepts n’ont pas vocation à être produits. Ils sont là pour faire rêver, pour montrer ce que Jeep aurait envie de faire si tout était possible. Et parfois, certaines idées traversent le miroir et finissent sur des véhicules de série, comme les portes tubulaires, les toits amovibles ou certains accessoires tout-terrain.
Les visages derrière les machines
Mais ce qui rend l’Easter Jeep Safari si spécial, ce ne sont pas seulement les véhicules. Ce sont les gens. Comme Mark Allen, patron du design Jeep, qui décrit chaque concept comme « un jouet pour adulte avec un vrai moteur ». Ou Melissa, mécanicienne de l’Ohio qui vient chaque année avec son Cherokee XJ qu’elle a restauré elle-même, et qui rêve un jour de participer à la conception d’un concept-car.
Il y a aussi ces familles qui campent sur les hauteurs, réveillées par le rugissement des V8 à l’aube. Les enfants qui grimpent dans les sièges baquets du Jeep Trailcat (707 chevaux sous le capot, quand même), les yeux brillants. Et puis ceux qui sont là depuis toujours, les pionniers, ceux qui ont vu l’événement passer de 20 véhicules à plus de 2 000.
Un concentré de liberté
L’Easter Jeep Safari, ce n’est pas juste du franchissement. C’est une culture, un état d’esprit. C’est l’endroit où l’on vient pour repousser les limites — de la mécanique, de la créativité, de soi-même aussi. C’est là, au milieu des cailloux, que Jeep exprime ce qui la rend unique : cette envie de liberté brute, sans filtre, sans vernis. Une liberté qui, le temps d’une semaine, devient contagieuse.
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