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Les femmes en NASCAR : une ascension encore semée d’embûches

Depuis sa création en 1949, la NASCAR a longtemps été un univers dominé par les hommes, où les pilotes féminines ont eu du mal à se faire une place durable. Si quelques figures ont tenté de briser ce plafond de verre, leur présence est restée ponctuelle et souvent conditionnée par des opportunités de sponsoring plutôt que par une reconnaissance sportive incontestable.

L’arrivée de Danica Patrick en Cup Series en 2013 aurait pu marquer un tournant. Engagée à plein temps au sein d’une écurie de premier plan, Stewart-Haas Racing, elle incarnait l’espoir d’une génération de femmes pilotes. Pourtant, son adaptation au stock-car s’est avérée complexe. Si elle a signé une pole position historique au Daytona 500, elle n’a jamais réussi à s’imposer régulièrement aux avant-postes, avec seulement sept Top 10 en 191 départs. Un bilan mitigé qui n’a pas suffi à ouvrir définitivement les portes de la NASCAR aux femmes.

Depuis, la discipline tente de diversifier son plateau avec le programme « Drive for Diversity », lancé en 2004. Ce dernier a permis l’émergence de pilotes comme Kyle Larson, Daniel Suárez ou Bubba Wallace, qui ont su s’imposer en Cup Series. Toutefois, aucune femme issue de ce programme n’a encore atteint le sommet de la hiérarchie.

Des tentatives infructueuses, mais prometteuses

Plusieurs espoirs féminins ont pourtant tenté leur chance. Hailie Deegan, fille du pilote de motocross Brian Deegan, a bénéficié d’une forte exposition médiatique, soutenue par Monster Energy. Son parcours, qui l’a vue gravir les échelons depuis les compétitions régionales jusqu’à la Truck Series et la Xfinity Series, s’est arrêté en 2024, faute de performances convaincantes. Aujourd’hui, elle tente de relancer sa carrière en Indy NXT, avec l’ambition d’accéder à l’IndyCar.

D’autres pilotes, comme Natalie Decker, ont connu des trajectoires similaires, passant par la Xfinity et les Trucks sans y laisser d’empreinte significative. Toni Breidinger, de son côté, continue de se faire un nom en Truck Series après plusieurs saisons en ARCA. Très médiatisée, elle partage son temps entre les circuits et une carrière dans la mode, un double engagement qui attire l’attention mais soulève aussi des interrogations sur sa capacité à s’imposer en NASCAR.

Isabella Robusto : un espoir en construction

Alors que ces pionnières peinent à transformer l’essai, une jeune pilote pourrait bien changer la donne : Isabella Robusto. Ancienne membre du programme « Drive for Diversity », elle s’est distinguée par ses performances en ARCA en 2024, signant trois Top 10 en quatre courses, dont une deuxième place prometteuse à Springfield.

Bien que sa saison 2025 ait débuté avec des abandons sur problème mécanique, son potentiel est indéniable. Contrairement à certaines de ses prédécesseures, elle préfère progresser à son rythme, sans brûler les étapes. Son profil est aussi atypique : brillante en dehors des circuits, elle a terminé le lycée avec un an d’avance et suit des études en ingénierie aéronautique à l’université de l’Arizona. Une démarche qui contraste avec l’image traditionnelle des pilotes NASCAR.

« Certains concurrents sont plus agressifs que d’autres, surtout lorsqu’on est une femme », confiait-elle récemment. « Mais j’ai appris à utiliser cela comme une motivation pour m’améliorer. Dans ce sport, l’expérience et la technique finissent toujours par parler. »

Contrairement à Deegan ou Breidinger, son anonymat relatif dans les médias pourrait être un atout, lui permettant de se concentrer pleinement sur sa progression. Si elle parvient à gravir les échelons sans brûler ses chances, Isabella Robusto pourrait bien devenir la première femme à s’imposer durablement en NASCAR Cup Series. Un objectif encore hors de portée pour beaucoup, mais qui semble de plus en plus accessible.




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