Essai Jeep Avenger 4xe : le mini-baroudeur qui n’imite personne
Par les chemins escarpés de Toscane, la petite Jeep dévoile enfin son vrai visage : celui d’un authentique tout-terrain hybride, plus convaincant que bien des SUV deux fois plus gros.
Dans le dédale de cyprès, de collines ocres et de chemins de traverse entre Florence et Frantoio, la Toscane se prête à tous les clichés. Mais pas à toutes les voitures. L’Avenger 4xe, nouvelle itération à transmission intégrale du SUV urbain signé Jeep, n’est pas une coquetterie. C’est une déclaration. À ceux qui pensaient que l’électrification signerait la fin des vrais franchisseurs compacts, elle répond par les crampons.
Une hybridation discrète, une transmission bluffante
Visuellement, cette version 4xe ne joue pas la rupture avec le reste de la gamme Avenger. On retrouve cette silhouette ramassée, ces arches de roues bien dessinées, et ce profil trapu. Pourtant, sous la tôle, tout change. À l’avant, un 3-cylindres 1.2 turbo de 136 ch, épaulé par deux moteurs électriques sur chaque essieu (21 kW à l’avant, 21 kW à l’arrière), constitue un ensemble hybride non rechargeable, qui mise sur l’instantanéité plutôt que sur l’endurance. Pas de grosse batterie, donc, mais suffisamment de réactivité pour qu’à la moindre sollicitation, les quatre roues entrent en action avec une précision inattendue.
Et c’est là que cette Jeep surprend. Sur les sentiers toscans – parfois creusés par l’eau, hérissés de pierres, abrupts, poudreux ou glissants –, l’Avenger 4xe grimpe, dérape, se cale et s’extirpe avec une aisance déconcertante. L’électronique gère au centimètre, et l’équilibre général de la voiture la rend bien plus agile que ne le laisse penser son gabarit.
Un vrai ADN Jeep
Oui, c’est un SUV compact. Mais dans l’esprit, c’est une Wrangler miniature. La garde au sol de 210 mm, les angles d’attaque et de fuite respectables (20° et 34°), la transmission intégrale permanente avec verrouillage électronique à basse vitesse, et les différents modes de conduite (Auto, Snow, Mud/Sand, Sport) forment une panoplie complète pour l’aventure douce. Mieux : elle fonctionne. Loin des artifices marketing de certains SUV urbains qui hurlent leur virilité sans jamais quitter le bitume, la Jeep Avenger 4xe fait ce qu’on attend d’une Jeep. Et ça change tout.
Sur les passages étroits entre les oliviers, sur les graviers fuyants des descentes techniques ou lors de franchissements plus audacieux – oui, il y a eu quelques croisements de pont musclés –, elle impressionne par son aplomb et la fluidité de ses réactions. Pas besoin d’être un expert en 4×4 pour la sentir en confiance. L’électronique travaille pour vous. Sans forcer, sans tricher.
Sur route, une polyvalence préservée
Là où certains franchisseurs s’essoufflent une fois revenus à l’asphalte, l’Avenger 4xe retrouve des airs de SUV compact confortable. La direction est précise, la suspension filtre bien les aspérités et la position de conduite reste très naturelle. Ce n’est pas une sportive, mais il ne s’agit pas ici de signer des chronos sur l’Autobahn. L’Avenger 4xe se destine aux familles et aux amateurs de loisirs qui veulent aller plus loin, différemment.
Un intérieur soigné et pratique
À bord, la présentation reste identique aux autres versions de l’Avenger, avec un écran central bien fichu, une ergonomie simple, et quelques plastiques durs qui rappellent que l’on n’est pas dans le premium, mais dans le fonctionnel. Les sièges offrent un bon maintien, et les commandes sont logiques. Le coffre de 380 litres est dans la bonne moyenne, et l’habitabilité arrière se montre honnête pour la catégorie.
Petit bonus pour les aventuriers : la planche de bord est conçue pour résister à une utilisation plus « baroudeuse », avec des matériaux faciles à nettoyer. Et ça, en randonnée comme en vacances au bord de la mer, c’est loin d’être un détail.
Avec cette Avenger 4xe, Jeep réussit un pari audacieux : réconcilier les amateurs de franchissement et les automobilistes du quotidien dans un format compact et électrifié. Ce n’est pas un jouet, ce n’est pas une posture. C’est une Jeep. Une vraie. Et sur les pistes de Toscane, elle l’a prouvé sans jamais hausser le ton.
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