Seat Ibiza : 5ème génération
C’est l’histoire d’une fille qui déteste l’avion et qui (rien à voir) a écrit , un jour de colère, un billet pour se plaindre des conducteurs de Seat Ibiza.
Les 2 choses sont liées, puisque j’ai reçu, un jour de décembre, une invitation de Seat, pour aller assister au reveal de la nouvelle Ibiza à Barcelone. Il faut donc prendre l’avion…
Sachant que la seule chose que j’ai écrite dans ma vie sur le constructeur espagnol était négative, je me suis un peu demandée quelle mouche les avait piqués ? Trop de sangria ?
Ou tout simplement, plus évident, ils n’ont pas lu mon billet et quelqu’un a gentiment murmuré mon nom comme invitée potentielle… Oui, ça devait forcément être ça !
Nous étions fin 2016 et j’avais décidé de prendre le taureau par les cornes pour lutter contre cette foutue peur de l’avion, j’accepte donc cette invitation.
D’abord, elle n’est pas banale cette proposition de Seat car le départ se fait un lundi et le retour un mercredi. Ça paraît un peu long pour un reveal mais pour nous, c’était bien plus que cela. On allait nous expliquer ce qu’était Seat, l’ADN de l’entreprise, la situation de Barcelone dans cette histoire, ce que représente l’Ibiza pour la marque…
Nous arrivons donc à l’aéroport et j’ai la possibilité de conduire l’avant dernière génération de l’Ibiza. Cool, même pas peur, car en fait, j’ai déjà conduit une Ibiza (2ème génération) qu’une amie m’a gentiment prêtée alors que ma 205 était hors service.
Et là, j’aurai pu vivre un moment de solitude ou de gêne incroyable quand notre accompagnatrice m’a proposée de mettre le coude dehors… ah oui donc la, c’est sûr, il y en a au moins une qui a lu mon billet et qui ne m’en tient absolument pas rigueur.
Je n’avais pas été super tendre avec Seat, mais finalement, comme j’en avais après les pilotes des Ibiza, je crois que mon article a été plutôt bien compris.
Pour le coup, je trouve le comportement de Seat assez couillu d’inviter une nana avec laquelle ça peut passer comme ça peut ne pas passer, auquel cas, on risque de se reprendre un billet plutôt négatif. Le tout est de m’expliquer vers quoi veut se diriger la marque, quelles sont les innovations, en quoi la nouvelle Ibiza pourrait changer pour toujours l’avis des gens comme moi.
Alors ? Est-ce que Seat a réussi ? D’un certain point de vue, oui. Je trouve bien évidemment dommage pour un constructeur que les photos aient fuité avant la présentation. Je me suis refusée à les diffuser pour une seule raison. Lors de la présentation de la Renault Talisman, j ai vu les photos sur les réseaux sociaux et j’ai hurlé au désastre, je la trouvais moche, longue, pas originale, plastique, j’avais même dit « encéphalogramme plat »… Et puis, je l’ai prise en parc presse. Je l’ai conduite une semaine pour aller dans le Gers. Mon avis a radicalement changé.
Voilà pourquoi j’ai aussi un peu de mal à dire exactement ce que je ressens devant des photos ou une voiture statique, sauf si c’est un coup de cœur. Mais notez que je me suis aussi plantée en ayant eu des coups de cœur autos qui n’ont pas été des succès lorsque je les ai prises en main.
C’est pour cela que je préfère attendre plusieurs choses : connaître le prix du modèle, la stratégie marketing / pub qu’adoptera Seat pour vendre cette Ibiza, et enfin, un essai, en réel.
Bien entendu, après ces 3 jours, je connais mieux la marque, ses modèles, je sais qu’elle n’est finalement née qu’en 1984 avec les débuts d Ibiza, que ce modèle est une réussite sur le plan commercial mais qu’un constructeur peut difficilement vivre sur un seul modèle… Voilà pourquoi il y a eu la Leon en 2015, dont on retrouve les lignes sur l’Ibiza, et pourquoi il y a eu l’Ateca en 2016.
Je comprends mieux l’importance de Barcelone dans l’esprit de l’entreprise et des gens qui la composent.
J’aime entendre des gens passionnés et j’ai eu cette sensation d’être entourée de gens totalement à fond, professionnels, prêts à avancer ensemble pour changer radicalement l’avenir de l’entreprise et la perception qu’ont les gens comme moi de Seat.
Que ce soit la Directrice Marketing SEAT SA (Susanne Franz), le Directeur du Design SEAT SA (Alejandro Mesonero), le Directeur Général France (Luc Chausson), la Chef de produit Ibiza France (Anna Gourovitch), la Responsable partenariats et média et relations influenceurs (Candice Turjman) ils sont tous impliqués et prennent en compte les réflexions que des gens, simples blogueurs comme moi, peuvent faire sur leur marque.
Je suis à peu près persuadée d’avoir vu les yeux de Susanne Franz embués lorsqu’elle nous a présentés un teaser de la soirée. J’ai bien senti les années de boulot derrière, une envie de convaincre, une fierté de montrer le travail accompli, ce genre de moment où tu ressens une forme d envie car tu te dis « combien de personnes dans le monde aiment à ce point leur job et leur boite pour qu’ils en parlent sans que ça semble travaillé ou faux ? »…
Ce qui m’a aussi interpellée, et franchement surprise, c’est d’entendre de la bouche de Luc Chausson qu’il avait lu mon article. On se demande souvent si les constructeurs lisent nos billets, nos essais… et parfois, on se dit « bon ben là s’ils le lisent, ils vont pas aimer mais bon, tant pis, je risque quoi ? ». Et c’est là que certains pensent qu’il faut toujours être super sympa avec les marques sinon, tu es sur la liste noire…
Je pense qu’il en faut beaucoup plus pour être sur une liste noire, mais ça n’engage que moi, je suis peut être naïve. En attendant, ma naïveté a eu raison. Je n’ai jamais attendu d’invitation de Seat et j’avoue que de mon côté, je n’ai jamais cherché à les atteindre. On aurait pu aussi bien ne jamais se retrouver face à face.
Avoir pu discuter avec le designer a été un super moment, il a été franc et ouvert. Il est même copain avec Alexandre Malval qui a décroché le titre de « Grand Prix du Design » au festival automobile international pour la Citroën C3. Voiture qui plaît plutôt pas mal à Mesonero. Mais il a surtout un faible pour les voitures françaises des années 30 et les italiennes des années 70… Il a assez peu cédé aux financiers de Seat qui voulaient eux, reculer un peu sur certaines de ses propositions pour l Ibiza. La voiture est exactement comme lui la voulait.
Quand on lui demande ce qui l’inspire, il nous répond : la mode espagnole. Forcément, avec notre envie de blaguer, on lui dit : « Desigual ? ». LOL. Oui, lol. Lui, il parle de vraie mode, pas de fringues dont les couleurs piquent les yeux. Il est aussi fan d’architecture. Mais il ne se serait pas vu dessiner des immeubles. Lui, il rêve de choses en mouvement : une voiture, un avion, un bateau…
Le reveal s’est tenu dans les anciennes arènes de Barcelone, qui ont été transformées dès le début des années 2000 en centre commercial géant. De là, nous sommes à moins de 3 km à vol d’oiseau de l’Avenida Diagonal qui est l’une des principales artères de la ville. Autre point important, cette avenue se retrouve dans le logo de Seat 😉
J’ai été surprise par Barcelone et surtout par la Casa Batlló. On nous a donnés le choix parmi 3 visites possibles, le jour de notre arrivée, la Sagrada Familia, le Musée d’Art Contemporain (MACBA) ou la Casa Batllò de Gaudi. J’ai eu le dernier mot dans le couple. Je voulais voir de la couleur et des formes dont je n’ai pas du tout l’habitude. La visite était de plus audio-guidée.
Ça a été un moment totalement hors du temps. Cette maison est incroyable, les murs forment des vagues, des piliers sont placés en plein devant une porte fenêtre, au fur et à mesure que l’on monte dans les étages, les azulejos deviennent de plus en plus bleus, et l’apothéose sur le toit terrasse avec ces cheminées colorées dont les formes sont juste dingues. Et le pire, c’est que ce n’est pas une folie d’architecte juste pour faire genre, tout est vraiment pensé, réfléchi, pour faciliter l’extraction de la fumée des cheminées vers l’extérieur, pour apporter de la lumière dans la maison à chaque étage, pour donner cette impression marine dans les escaliers et sur les vitres, pour que la main épouse parfaitement le bois dans la rampe d’escaliers…
Il suffit aussi de se promener sur les ramblas, se perdre dans le marché Saint Joseph de la Boqueria, pour s’imprégner de la vie et de l’ambiance de Barcelone. La couleur est partout, les jambons, les saucissons, les gâteaux sucrés ultra colorés, les piments, les fruits et légumes… Comment quelqu’un qui vit ici peut être triste ? Je ne sais pas si c’est la ville qui rend les gens gais ou si ce sont les gens qui étaient gais qui ont fait de Barcelone une ville si joyeuse… On ferait peut être bien de s’en inspirer un peu avec notre morosité permanente.
L’avenir nous dira si l’Ibiza, 5ème génération, trouve une nouvelle clientèle ou si les habitués se reconnaîtront toujours…
Je reste encore sur mes gardes mais j’ai rangé mes préjugés sur la marque… là dessus, Seat a très bien bossé
Et maintenant, c’est l’heure de la galerie photos 😉 Enjoy !
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