Essai : Volvo V90

Ok, un break, ça fait rarement rêver. En tous cas, en France, ça ne semble pas faire rêver, étant donné qu’on achète 6 fois moins de breaks qu’en Suède.

Laissez-moi cependant vous amuser avec mon essai car celui ci a une saveur toute particulière.

J’ai emprunté la voiture le 10 janvier. Ce break présenté en même temps que la S90 me faisait envie. La S90, berline, me fait moins baver. C’est curieux, presque inexplicable. Je vois la V90 et je pense que cette voiture a un truc que les autres n’ont pas.

Un avant démesurément long. Un cul raccourci, mais avec un bon coffre tout de même. Et puis, bon, Volvo, rien que ça. Cette marque a décidément le chic pour m’attirer. De plus en plus. Je vous ai déjà dit que je rêve d’avoir un V40 CC ?

Pourtant, au début de mon essai, j’étais posée (ou « posey » comme disent les jeunes). Je roulais avec le régulateur adaptatif, en mode mémère. Je jetais quelques coups d’oeil à ma consommation. Je chantais gaiement et très fort au rythme de « Shut up and dance with me » de Walk the moon qui sort très bien sur le système Bowers & Wilkins.

J’étais heureuse de conduire en mode semi-autonome. Bien installée, avec les sièges chauffants, détendue, mais toujours avec un oeil sur la route. J’ai bien constaté que les autres conducteurs de Volvo reluquaient ma V90 😉 Mais pas qu’eux, les VTC et taxis aussi semblaient intéressés.

Et puis, soudain, comment vous dire, mon cerveau s’est déconnecté. Littéralement.  A force de laisser la voiture presque tout faire, j’ai envoyé mes neurones en vacances à Ibiza. J’ai fait une chose que jamais je n’avais faite avant, sauf en connaissant exactement les capacités du véhicule conduit.

Je cherchais de jolis lieux pour prendre en photo mon break. Pas évident de tourner en quête de quelque chose de nouveau. Et puis, là, je me retrouve près d’un joli château, en vallée de Chevreuse. Tu sais, le petit château sympa, mignon, avec un portail ouvert sur lequel il y a la pancarte « propriété privée ». Mince… Je vous rassure, je n’y suis pas allée.

J’ai failli rebrousser chemin mais… voyant que la route continuait plus loin, j’ai voulu voir où ça pouvait me mener. Ohhhhh le joli champs ! Et quasiment rien au loin pour pourrir la photo : pas de poteaux électriques, pas d’avions, pas de maisons, zéro pollution visuelle. Je me dirige près d’un parking, boueux, blindé de flaques assez profondes, en bordure d’une forêt, où j’imagine que des gens s’arrêtent pour aller se balader à pieds avec leurs chiens.

C’est exactement ça. Quelques gens marchent, d’autres sont à chevaux, d’autre joggent.

Et dans ce champs immense, près du bois, que vois-je ? Des traces de roues dans la terre ? Tiens, et si on y allait pour faire une jolie photo ? Juste au bord, à 2 m de la « route ».

Poinpoinpoinwwwoiinnn. Dame Nature s’est vengée de moi. Et de mon portefeuille. Toute l’aventure qui suit est réelle et je tiens à préciser que j’ai tout payé de mes deniers.

J’ai misérablement tanké la V90 dans un champs. Impossible d’avancer ou reculer. Et mmeeeeeeerddeeuuuhhh !!!! La roue avant gauche totalement enlisée dans la boue. Fucking mud day !!!!

Vite, on cherche toutes les solutions possibles et rapides. Mon fils participe : « Maman, faut mettre un bout de bois là et après, tu recules et après elle va sortir ». Oui mais non. Ca marche que dans les reportages sur RMC Découverte en Alaska, ça !

Number One : SOS Volvo ? J’appuie 2 sec sur le petit bouton. Sauf que je ne suis pas blessée et je n’ai blessé personne, donc ça fonctionne pas si j’ai « seulement » coincé la caisse dans la boue. Ca m’aura donné l’occasion de tester la rapidité de réaction du système. Ca va vite. Je confirme. Même s’ils n’ont rien pu faire pour moi, là, si j’avais été blessée, j’ai bien constaté qu’ils savaient tout sur ma situation et le modèle que j’avais en main. C’est plutôt rassurant ! Combien de fois teste-t-on ce genre de service quand on essaie une voiture ? Jamais. En tous cas, moi, jamais, j’ose pas appuyer de peur de déranger et d’occuper la ligne alors que quelqu’un en a réellement besoin.

Number Two : J’appelle l’assurance de la voiture. On me répond vite. Bien entendu, on me précise que le cas dans lequel je me trouve n’est pas pris en charge par l’assurance. T’inquiète. Je dis toujours à mon fils qu’il faut assumer ses bêtises. Que c’est plus facile de pardonner quand on sait qu’on est coupable et qu’on fait tout pour réparer ses erreurs. A moi de montrer l’exemple.

Le gentil assureur me met en contact avec le premier dépanneur disponible et me le passe en ligne. Youpi ! Il sera là dans moins de  30 min. Sachant que je suis dans le fin fond de la Vallée de Chevreuse, où se trouve néanmoins un autre blogueur auto (coucou Thomas ! Sérieusement, on est combien en France à essayer des voitures ???) je crois que je suis plutôt pas mal lotie !

Nous attendons donc le dépanneur, que mon fils appelle de suite « Martin »… On s’amuse de notre situation. tout va bien, on sait que la voiture n’a rien, qu’elle est juste dégueulasse et surtout, en maman prévoyante, j’ai de quoi manger et boire dans la V90. Pourquoi se lamenter ? On rigole et on se dit que ça nous fera une histoire pour plus tard !

Voilà le dépanneur. Je ne vais pas trop parler de lui. Il a été super gentil et forcément, vous vous en doutez, si y’a pas de facture, ça coûte moins cher… En à peine 5 min, il a sorti la V90 de sa prison de boue.

Je l’ai suivi dans le patelin le plus proche pour retirer des sous / payer. Vous savez ce qui m’a faite le plus flipper sur cette journée ? Une engueulade dans ledit patelin entre un automobiliste et un piéton, c’est monté si fort et si vite que je me suis pressée de foutre le camp. Ca m’a nettement plus inquiétée que mon histoire de Volvo dans la boue…

Nous revoilà parti, direction la station de lavage ! Hors de question d’attendre que la boue sèche. La voiture se porte bien, elle est nickel, pas une rayure. Et moi, c’est promis, je recommence plus 🙂 Ca coûte cher en dépannage et en lavage !

J’ai adoré cet essai. Je me suis tankée. Mais avec une Volvo. Peut-être que si j’avais eu une merde identique avec une autre marque je l’aurai moins bien pris… Allez savoir… En attendant, on en rigole dans la chaumière 🙂

En dehors de cette mésaventure, chaque Volvo est un plaisir à conduire, mais la V90 est immensément canon. Rien que le design. Franchement, combien de breaks sont physiquement attirants ? Très peu. J’ai envie de vous dire que c’est un peu comme un utilitaire, jusqu’à il y a peu, beaucoup de constructeurs considéraient le break comme une voiture utile, donc on concevait l’engin avec un grand coffre, le design, c’était en option. Mais comme il est désormais entendu que les gens n’achètent pas nécessairement le véhicule dont ils ont besoin, il faut savoir produire des autos séduisantes dans chaque catégorie pour donner envie.

Bien entendu, avant de rouler dans une Volvo qui dispose de plein d’outils technologiques géniaux, il faut la connaître un peu avant. Il a bien fallu que je règle le siège et les rétros, mais surtout, que j’active toutes les aides à la conduite qui avaient été désactivées. C’est limite impensable. Si tu veux une bagnole sans techno, roule en ancienne, mais conduis pas une voiture de 2017 😉 Moi, je veux TOUT !

Le BLIS (avertisseur d’angle mort) le Cross Traffic Alert (avertisseur d’approche de véhicule quand on recule) l’assistance de voie (petit retour dans le volant quand on sort de sa voie) affichage tête haute avec lecture des panneaux…

Ok, elle est grande avec ses 4,96 m et forcément, quand on se gare, on déborde carrément et on craint que les autres voitures ne viennent l’esquinter. Ma seule réponse c’est : garez-vous loin des autres voitures, ça vous fera marcher, c’est pas mauvais pour la santé !

La seule chose qui m’a parue étrange, c’est le déclenchement régulier de l’ESC. Chez Volvo l’Electronic Stability Control comprend la fonction antidérapage – antipatinage – contrôle de la traction + contrôle du frein moteur. J’y ai eu droit plusieurs fois lors de démarrages à des stops avec un changement de direction. Le sol était humide, pas spécialement verglacé, je ne comprends pas trop pourquoi les roues avants patinaient dans la semoule…

Vous avez compris, je suis folle de cette voiture. Je ne suis pas neutre, et je l’admets. En même temps, chuis « blogueuse », pas « journaliste », j’essaie des voitures que j’ai envie d’essayer (90% du temps) alors même s’il y a quelques déceptions, dans l’ensemble, toutes, ou presque, répondent à mes attentes.

Alors, vous me direz que j’aurai pu ne pas parler de mes bêtises, rédiger un article en occultant cette journée, que personne n’en n’aurait rien su… Ca aurait nettement plus facile. Et ça aurait peut-être été mieux pour Volvo de ne jamais savoir. Et peut-être, oui, que je passe pour une déglingo.

J’ai fait une bêtise avec une voiture de prêt, je ne m’en vante pas, ça ne me rend pas fière, mais j’ai assumé et j’ai réparé. Combien de personnes rejettent la faute sur les autres et attendent qu’on vienne réparer leur connerie ?

Volvo, tu me donnes tellement envie d’aller dans la nature avec tes voitures que j’ai l’impression de ne plus avoir de limites… Pardon <3