Comment améliorer la qualité de l’air en Île de France ?

Les Franciliens passent de plus en plus de temps dans leur voiture pour aller sur leur lieu de travail.

Fermetures des voies sur berge, voie neutralisée sur l’autoroute A6 au profit des bus et taxis, travaux, radars ou aléas météorologiques provoquent une circulation dense.

Comment résoudre ce problème ?

Il est vital que les entreprises comprennent l’importance de changer leur fonctionnement.

En 2014, selon une étude de la DARES, les Franciliens passaient 68 minutes dans leur voiture par jour pour aller au travail . C’est le temps de trajet le plus élevé sur le territoire national et il est en constante augmentation depuis 1980.

Sytadin annonce que la moyenne des embouteillages vers 9h00 est de 250 km sur toute l’Île de France. En cas de neige, comme en novembre 2016, ce chiffre peut atteindre plus de 550 km.

Les salariés arrivent en retard, sont victimes d’incidents ou d’accidents, sont stressés par leur route et leur employeur est forcément impacté négativement par cette situation.

Il devient difficile de trouver une solution en ne regardant que la route et les transports en commun dont le système et l’offre ne peuvent pas se développer aussi vite qu’il le faudrait.

Si les trajets génèrent des bouchons et des retards, il faut aussi parler du problème plus nocif que les déplacements créent : la pollution. Une voiture qui ne cessera de freiner et accélérer dans les bouchons polluera plus qu’une voiture qui roule à allure constante.

Voilà pourquoi les entreprises doivent être mises à contribution en repensant leur organisation.

Elles ont le pouvoir de changer le paysage routier, d’améliorer les conditions de circulation et par la même, la qualité de l’air.

Il existe plusieurs solutions pour les sociétés :

• le télétravail en espaces de coworking
• le télétravail à domicile
• le travail à distance 1 à 2 jours par semaine
• former ses salariés à l’éco-conduite
• remplacer la flotte auto professionnelle thermique par des véhicules hybrides ou électriques
• soutenir les salariés qui souhaitent passer aux véhicules hybrides ou électriques

Concernant le télétravail, la France est en retard comparé au reste de l’Europe. Dans cette étude on apprend qu’en 2009 plus de 30 % des Finlandais et des Belges ont déjà travaillé plus de 8h par mois depuis leur domicile. En France, cela concernait seulement 8% des salariés Français.

Une étude de 2014 indique que 59% des salariés Français sont favorables au travail à distance.

Le télétravail réduit la pollution de l’air, les accidents de travail et les arrêts maladie tout en accroissant la productivité du salarié.

Au delà de ces points positifs, cela encourage l’autonomie du salarié et lui permet d’être plus performant car il ne subit plus le stress de la route et la crainte des retards répétés.

Bien entendu, tous les salariés ne peuvent pas, ou ne veulent pas, travailler de chez eux, Cela peut être du à la crainte de la disparition de la vie sociale ou pour cause d’espace réduit pour établir un vrai poste de travail. Il ne s’agit donc pas de forcer des salariés à travailler seul depuis leur domicile.

Il peut parfois suffire d’une à deux journées par semaine en télétravail pour améliorer les conditions de circulation.

Il existe des espaces de coworking qui permettent de réunir plusieurs salariés (pas nécessairement issus de la même entreprise) dans un lieu commun. L’espace permet des échanges, de la convivialité et se trouve à proximité du domicile du travailleur.

De nombreux sites de coworking existent en Île de France comme en atteste ce site.

J’imagine l’entreprise comme un lieu d’échanges, d’écoute et de réalisation. Il suffit d’écouter les besoins des salariés pour s’apercevoir que certains sont réalisables et que tout le monde y gagne. Je viens d’une société où il n’est pas rare de constater que X travaille à 1 alors qu’il vit à 2 et que Y travaille à 2 alors qu’il vit à 1. X et Y occupent le même poste. Pourquoi ces personnes ne pourraient pas échanger leurs postes ? Vous me suivez ?

C’est un peu facile sur le papier, cela demande un travail avec les employés mais cela peut satisfaire toutes les parties.

Une autre réponse assez simple consiste à former les salariés d’une entreprise à l’éco-conduite. Si chacun sait quels sont les bons gestes à adopter en voiture, la route sera plus agréable, la voiture consommera moins de carburant et polluera moins.

Autre solution pour l’entreprise, changer sa flotte en véhicule hybride et technologique.

Plusieurs avantages existent pour les entreprises qui voudraient transformer leur flotte automobile:

• exonération de la TVS (taxe véhicule société) sur les VE
• exonération, totale (en Île de France) du montant de la carte grise

Autre avantage non négligeable : les véhicules électriques ne seront pas interdits de circulation en cas de pic de pollution. Il semble aussi impensable que la Mairie de Paris interdise la circulation des hybrides essence (Euro 5 ou Euro 6) qui possèdent la vignette Crit’Air 1.

Il faut aussi accompagner le personnel qui souhaite changer son véhicule Diesel ou essence pour obtenir une hybride ou électrique, et ce, en collaborant avec les constructeurs automobiles. L’employeur n’a plus besoin de rembourser des indemnités kilométriques (participation aux frais de carburant pour le trajet domicile-travail) mais peut participer, à la place, au remboursement partiel de la facture d’électricité qui permet de charger la batterie du VE.

Cela s’avère donc plus intéressant financièrement.

Une entreprise n’est pas uniquement une marque qui vend un produit pour faire des bénéfices. C’est aussi une culture, passée, présente et future, à façonner avec l’aide des employés. Il ne tient qu’à elles de prendre la bonne direction en raisonnant de manière vertueuse et globale.

Si les grandes sociétés implantés en Île de France changeaient leur organisation, je suis persuadée que l’on résoudrait déjà une partie du problème de la pollution. Ne prendrait la route que celui ou celle qui a un métier qui nécessite vraiment qu’il/elle soit présent sur un lieu de travail donné (ouvrier du bâtiment, boulanger, pharmacien, médecin…).

Les Français deviennent de plus en plus responsables et soucieux de l’environnement. Entre deux sociétés qui proposent le même produit, laquelle pensez-vous que le client choisira s’il sait que l’une d’elle agit pour le bien de l’Humanité ? Et ce même si le produit proposé est un peu plus cher que celui du concurrent moins vertueux…

Que disait-on du bio et du Made in France il y a 15 ans… ?