Essai : Renault Talisman

En juillet 2015, lors de la présentation de la Talisman, j’ai eu très exactement ces mots : « encéphalogramme plat. coeur non atteint. yeux non émerveillés ».

Quand je me relis, je trouve que j’ai eu des mots durs, mais c’était très exactement mon ressenti à la simple vision d’un modèle dévoilé. Je l’assume. Et c’est pourquoi je suis très heureuse de vous dire qu’une fois essayée, mon avis a radicalement changé.

Tout n’est pas parfait dans cette berline Renault, mais tout est affaire de temps et d’adaptation. S’agissant d’un essai temporaire, je ne vais pas bidouiller la voiture jusqu’à faire comme si elle m’appartenait et modifier le profil de l’utilisateur pour qu’elle s’adapte à moi.

Voici ce que j’ai apprécié sur cet essai de 7 jours avec plus de 1700 km parcourus. Le diesel est peu bruyant, la boîte est efficace, la voiture est confortable. Et très naturellement, elle attire l’oeil car si vous voyez beaucoup de Renault sur nos routes, vous voyez peu de Talisman. Elle fait parler la bougresse.

Comme sur la Renault Espace, elle dispose de la grande tablette tactile centrale. Bon, parfois, elle met un peu de temps à réagir, elle a buggé quelques fois, mais au moins, l’électronique n’a jamais planté réellement comme cela est arrivé sur une autre berline française 😉 De cette tablette on contrôle tout, l’ambiance lumineuse. Alors, si c’est beau comme ça, au début, on est vite gonflé par la loupiote du plafonnier. On peut s’en débarrasser mais pour ça, il faut changer le profil d’utilisateur de l’auto, et éteindre depuis chacun des modes de conduite. Un peu longuet à faire, mais ça se tente quand c’est un voiture qui nous appartient. Ce qui est fait n’est plus à faire.

Les sièges sont chauffants et ont une option « massage » qui m’a encore fait bien plaisir sur mes longs trajets. Le volant aussi est chauffant, mais pas sur la totalité du volant, ça c’est dommage. La caméra de recul est utile, surtout sur une voiture de ce gabarit, mais punaise, elle se salit à une vitesse record. J’ai dû plusieurs fois mettre un coup de mouchoir pour virer les goutte, la boue… Mal placée, trop orientée vers le haut  ? Je pense.

Petit bémol :  les essuie-glaces sont très fainéants en position automatique, même avec pas mal de pluie, ils se déclenchaient au petit bonheur la chance.

Tout comme sur l’Espace, on a droit à différents modes de conduite. Le mode confort étant celui que je privilégie en ville ou sur les routes pourries de mon Gers, bien que n’ayant jamais été fan des voitures à suspensions hydrauliques, elle a au moins ce gros avantage de pas vous péter le dos à chaque dos d’âne ou creux sur la route. Sinon, je reste sur le mode éco, un basique pour moi. 160 chevaux, c’est bien. Mais alors, faudrait pas moins parce que c’est pas une Twingo ! Il faut qu’elle avance alors quand je vois qu’on peut la demander en 110 ch, là, j’ai peur pour les acheteurs !

Niveau conso, sur une version dCi, j’étais aux alentours de 7 l au 100. C’est bien, c’est très bien même sur une berline. Par contre, c’est « amusant » de voir des petites feuilles se dessiner pour donner des infos sur notre façon de rouler « éco ». Dîtes les mecs, ça reste un diesel, c’est pas une Zoé, donc faut pas non plus trop féliciter les gens qui roulent avec un diesel 😉

Elle tient bien la route, mais je n’ai jamais senti cette sensation qu’elle « enroulait » les virages. Les roues arrières directrices braquent jusqu’à 3° (c’est léger donc) dans le même sens que les roues avant.

Et pour l’enfant, ça fait quoi d’être dans cette grosse berline avec chauffeur ? A l’arrière, il avait une place énorme et a voyagé dans le meilleur confort possible. Je crois pas avoir eu de meilleure voiture pour lui sur la route des vacances. Bien entendu, le siège auto Bébé Confort s’adapte parfaitement et facilement.

Lors de mon dernier trajet, pour rendre la voiture, j’étais seule, j’en ai donc profité pour mettre le son très fort et pouvoir ainsi tester le système audio. Plutôt très bon, les différentes musiques (jazz, funk, rock) écoutées étaient bien retransmises, le son n’était pas plat, ça m’a fait plaisir.

Le coffre, bien que profond, donc peu pratique pour attraper ce qui s’est fait la malle au fond, est tellement grand (608 l) que nous n’avons même pas réussi à le remplir complètement… C’est pas faute de ne pas avoir essayé. On avait de la bouffe, les fringues, les jouets, des énormes paires de Moon Boots, une trottinette, tout ça pour 6 jours, et malgré tout, impossible de le blinder !

Bref, la Talisman, c’est une chouette berline pour faire plein de bornes et en plus, on aurait du mal à critiquer son physique puisqu’elle passerait facilement pour une concurrente allemande 😉 On dit gentiment « au revoir » aux Safrane, Laguna et Vel Satis et on félicite enfin Renault d’avoir passé la vitesse supérieure. Si j’ai été convaincue alors que la Talisman ne partait pas gagnante à mes yeux, pourquoi pas vous ?

L’Espace m’a réconciliée avec la marque au losange. La Talisman a confirmé cette réconciliation.

(modèle essayé : Talisman Initiale Paris Energy dCi 160 EDC 4RD)